Le dérèglement climatique est devenu ce que l’on appelle un « marronnier » chez les journalistes. Un sujet récurrent, prévisible, qui revient régulièrement sur les antennes ou dans les colonnes des journaux. La seule différence, c’est peut-être sa fréquence. Pas une journée sans qu’un épisode climatique – tempête, canicule, inondation, sécheresse… – n’alimente les gazettes.
Ce chaos climatique n’est pas sans conséquence pour les acteurs de l’immobilier, à commencer par les investisseurs dont le premier métier consiste à évaluer le prix du risque. Quelques études s’essayent à calculer la prime de risque de la transition climatique. Cela coûterait 26 pb sur les rendements totaux annuels attendus pour la période 2025-2029 sur les principaux marchés immobiliers en Europe, selon AEW.
L’exercice est délicat par manque de données homogènes sur un sujet aussi vaste et complexe que les aléas climatiques, mais aussi par l’absence de méthode reconnue et adoptée par tous les acteurs de la chaîne. Tout investisseur a besoin de modéliser ses revenus futurs, quand bien même la réalité sera toujours différente des prévisions.
De multiples initiatives s’essayent à quantifier la vulnérabilité des actifs immobiliers face au changement climatique. Les premiers chiffres publiés font froid dans le dos. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) estime qu’une transition climatique « retardée » pourrait conduire à près de 1 100 Mds€ d’actifs échoués d’ici 2050. Derrière la mise en place d’outils d’identification et d’évaluation des risques se profilent de nouvelles grilles de lecture avant d’investir dans l’immobilier.
Mais au-delà de la prime de risque, c’est peut-être le coût de l’inaction qui peut valoir encore plus cher à l’investisseur à la sortie. Un euro dépensé aujourd’hui peut éviter d’en lâcher quatre à six demain, nous dit-on. Toutefois, rien ne garantit que vous soyez à l’abri de tous les aléas climatiques. Car dans aléas climatiques, il y a… aléas !