Avec la 3e édition du Sibca s’ouvre la semaine du bas carbone dans l’immobilier et la fabrique de la ville, une question concernant tous les investisseurs, aménageurs, opérateurs et autres utilisateurs.
La première étape qui consistait à sortir du déni est achevée. Tout un chacun a compris les enjeux autour de la décarbonation de nos activités, qu’il s’agit de prolonger dans nos quotidiens pour tenter de limiter les conséquences mortifères du réchauffement climatique. Le « carbono-sceptique » est une espèce disparue.
La deuxième phase est d’entrer dans le « comment faire ». Dans le secteur de l’immobilier, le chemin semble tracé. La décarbonation suppose de s’attaquer à l’ensemble du cycle de vie du bâtiment, depuis la construction jusqu’à l’exploitation, et de l’envisager à grande échelle, a minima celle du quartier. Les solutions et innovations techniques pullulent. Les initiatives foisonnent. Les compétences, un peu moins. Mais LE défi sera de coordonner tous ces maillons de la chaîne immobilière pour atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050, conformément à l’objectif de l’Accord de Paris.
D’autant que la troisième étape risque d’être encore plus délicate. Comment engager cette transition environnementale en si peu de temps et dans un contexte de marché adverse ? D’un côté, la crainte des investisseurs est d’être submergés par des vagues de capex qu’ils ont bien de la peine à financer actuellement vu le coût du crédit et les conditions d’accès au capital. De l’autre, la conscience qu’un actif qui n’a pas entamé sa désintoxication au CO2 a perdu tout ou partie de sa valeur.
La valeur, justement, reste au cœur de l’équation à résoudre. En temps de crise, elle est surtout appréhendée sous l’angle de la décote brune. Pour qu’elle se transforme en valeur verte, il faudra que le prix de la tonne de carbone entre de plain-pied dans le calcul de la performance globale d’un actif immobilier.
La tarification du carbone reste l’un des leviers prisés par les économistes pour assurer la transition écologique. Si un marché du carbone prospère, l’immobilier devra y prendre sa part.