Jean qui pleure et Jean qui rit. Toute proportion gardée, cela peut ressembler à ce que le secteur de l’immobilier logistique traverse depuis quelques mois.
La chute de la demande placée en 2024 - en recul de près de 30 % sur la moyenne quinquennale - à 2,6 millions de m2 selon le cabinet Arthur Loyd, a de quoi faire grincer plus d’un bailleur. Le marché retrouve des niveaux qu’il n’avait plus connus depuis le début des années 2010, c’est-à-dire depuis la grande crise financière.
Dans le même temps, le volume d’investissement a été multiplié par deux l’an passé, à 3,8 Mds€, faisant de la logistique la première allocation immobilière des investisseurs institutionnels et internationaux en France. Devant le bureau.
Mais alors, pourquoi acheter aujourd’hui un actif en souffrance ? Surtout dans un momentum où l’on nous dit que la performance globale sera portée par la croissance des cash-flows.
La logistique subit toujours autant de vents contraires, honnie de l’opinion publique, débinée par nombre de politiques qui ont laissé courage et convictions au vestiaire, malmenée par l’exécutif qui veut réindustrialiser en taxant toujours plus l’appareil de production.
Elle n’en reste pas moins un actif d’avenir pour les investisseurs. La logistique – et par extension l’industriel – est la première allocation des investisseurs immobiliers aux États-Unis, avec le résidentiel. Beaucoup font le pari que l’Europe va suivre ce mouvement initié outre-Atlantique.
Cette confiance, elle s’exprime dans notre baromètre qui montre que les investisseurs interrogés – et pas les moindres – anticipent une reprise de la demande exprimée, ne semblent pas inquiets par l’augmentation actuelle de l’offre disponible, restent confiants sur leur capacité de préserver et même d’améliorer leurs revenus locatifs et croient à une reprise (certes modérée) des valeurs vénales.
L’avenir nous dira s’il s’agit ici d’une prophétie autoréalisatrice. Ou bien si la revanche de l’immobilier industriel sur l’immobilier tertiaire est une tendance de fond dont on imagine mal qu’elle puisse contourner la France, quel que soit le nombre d’obstacles que l’on aura dressés sur sa route.