Un atterrissage dans la lignée de 2024 sur le marché des utilisateurs ?

En l’espace de quelques jours, deux deals locatifs conséquents ont été officialisés sur le marché de la logistique : la prise à bail par GXO de 60 500 m² au sein du futur Segro Logistics Centre Montargis, qui sera livré au T2 2027 à Ferrières-en-Gâtinais, mais également l’engagement de GDB Logistics sur un entrepôt de 18 389 m², propriété de MEAG, à Saint-Quentin-Fallavier.

Si le marché des utilisateurs a clairement perdu de sa superbe, il résiste malgré tout. Selon la dernière étude d’Arthur Loyd Logistique sur le marché des entrepôts de plus de 10 000 m², 1,9 million de m² ont été commercialisés durant les neuf premiers mois de l’exercice en cours (86 transactions), soit une hausse modérée de 2 % par rapport à la même période en 2024 dans un environnement économique, politique et géopolitique pour le moins fragile.

« Les entreprises font preuve d’une prudence raisonnée, mais continuent d’arbitrer leurs implantations pour rationaliser leurs circuits logistiques », analyse ainsi Didier Terrier, directeur associé d’Arthur Loyd Logistique.

Au terme du T3 2025, la dorsale logistique (Lille-Paris-Lyon-Marseille) concentrait 53 % des volumes placés, confirmant son rôle structurant dans l’écosystème national. Cependant, c’est la région Centre-Val de Loire qui s’imposait comme premier marché français, portée par plusieurs opérations d’envergure, dont la prise à bail par GXO à Ferrières-en-Gâtinais. « Le Centre-Val de Loire continue de s’affirmer comme un hub logistique majeur », confirme Didier Terrier. « Sa position de barycentre, sa bonne desserte et la disponibilité de foncier compétitif en font un territoire de choix pour les chargeurs comme les prestataires. »

Selon Arthur Loyd Logistique, les utilisateurs privilégient les bâtiments de dernière génération, intégrant des critères environnementaux stricts et une performance énergétique renforcée. D’un côté, les entrepôts neufs continuent de concentrer la majorité des volumes commercialisés, représentant 60 % sur les neuf premiers mois de l’année. De l’autre, le marché de la seconde main enregistre une hausse notable de 59 %, illustrant un retour en grâce des plates-formes existantes. « Cette progression témoigne d’une plus grande flexibilité des utilisateurs, qui privilégient désormais la disponibilité immédiate et la proximité des bassins de consommation », détaille Didier Terrier.

À fin septembre, l’offre sous six mois atteignait 5 millions de m² correspondant à un taux de vacance en progression, à 7,4 %.

Si l’activité du 3^e trimestre s’inscrit dans la continuité du début d’année, les intentions exprimées par les grands acteurs du secteur laissent entrevoir un atterrissage dans le sillon de 2024, résume Arthur Loyd Logistique, malgré les incertitudes…