C’est par un post LinkedIn d’un peu plus de 400 mots qu’Éric Sitruk, PDG du groupe Pierre Rénovation Tradition, a mis fin aujourd’hui à un feuilleton qui dure depuis plus de dix ans : la vente de l’îlot Chirac, anciennement connu sous le nom d’îlot Branly. Un ensemble résidentiel composé de quatre immeubles et d’une cour intérieure, situé à quelques encablures de la tour Eiffel.
Le rôle d’Éric Sitruk dans cette transaction ? Celui d’acquéreur aux côtés de Thomas Fabius, le fils de l’actuel président du Conseil constitutionnel, qui a également publié aujourd’hui un post LinkedIn sur cette transaction avec un message succinct, mais débordant d’enthousiasme : « C’EST FAIT ».
De son côté, Érik Sitruk s’est montré un peu plus prolixe, vantant « ce fabuleux ensemble de 13 000 m², posé sur le Champ-de-Mars et face à la tour Eiffel, entre les quais de Seine et la rue de Buenos-Aires, offrant des vues imprenables sur tout Paris ». Un ensemble « bâti en 1911 et détenu depuis cette date par la même famille, qui nous a honorés de sa confiance et bienveillance », ajoute-t-il.
Le vendeur n’est autre que la famille Oberkampf, du nom de l’industriel Christophe Philippe Oberkampf, fondateur de la manufacture royale des toiles imprimées, qui a donné son nom à une station de métro parisienne ainsi qu’à une rue dans le 11e arrondissement de Paris. L’actif est aujourd’hui vendu par Marie-Armande et Marie-Sophie Le Breton ainsi que leur mère, Iris Oberkampf. Cette dernière est la fille de Louis Oberkampf – descendant de Christophe Philippe –, et de Lysiane Gradis – fille de Georgette Deutsch de La Meurthe, autre grande famille française fortunée.
Pour la première fois depuis sa construction, cet ensemble Art déco, qui a suscité l’intérêt de nombreux acteurs immobiliers ces dernières années, a ainsi été cédé. La promesse de vente avait été signée l’année dernière, et la transaction s’est finalisée cette année. D’après nos informations, le montant de la transaction est de 165 M€. À cela s’ajoutera une importante enveloppe de capex pour rénover cet ensemble comprenant une soixantaine d’appartements majoritairement vacants.
Des questions subsistent cependant quant à la nature du projet porté par le duo Éric Sitruk-Thomas Fabius, qui détient désormais cet actif via la SAS Eiffel One. Le projet devra réglementairement comprendre du logement social. Au-delà de cet aspect, l’îlot Chirac pourrait à l’avenir comprendre des logements de luxe, de l’hôtellerie et, au rez-de-chaussée, des locaux dédiés à des enseignes haut de gamme. Le toit-terrasse de ces quatre immeubles pourrait aussi être exploité. Quoi qu’il en soit, ce projet passera forcément par la case permis de construire.
En attendant, Éric Sitruk, heureux nouveau propriétaire de ce morceau d’histoire, a tenu à remercier l’ensemble des parties prenantes de cette opération : le cabinet Lacourte Raquin Tatar, C&C Notaires, Swiss Life Banque privée, la Banque cantonale de Genève, la Banque internationale à Luxembourg (BIL), le groupe Banque postale et sa filiale Louvre Banque privée, ainsi que Sarment. Rothschild & Co représentait les vendeurs.