« Notre système d’algoénergie offre un retour sur investissement en trois à quatre ans »

Business Immo Green:Quelles sont les contraintes pour mettre en place de telles installations ?
Pierre Tauzinat:Pour transformer les algues en énergie verte grâce à la photosynthèse, il est nécessaire de disposer de surfaces exposées à la lumière. La croissance du phytoplancton et sa division cellulaire constituent la base de nos systèmes. Par ailleurs, la mise en œuvre de notre technologie devient vraiment intéressante à partir d’installations de 4 000 m² en façade ou en toiture. En deçà, l’équation n’affiche pas cette très forte rentabilité qui permet à notre système d’être trois fois plus productif que le photovoltaïque, à capex équivalent, avec une absence de charges énergétiques dès l’année 1 (bâtiments à énergie positive) et un retour sur investissement en trois à quatre ans.
A l’usage, aucune nuisance. Nos systèmes ne produisent ni bruit, ni odeurs. Et en termes d’installations, rien de très compliqué : il faut disposer de photobioréacteurs (bassins de culture qui abritent la croissance des algues) dimensionnés selon les contraintes structurelles des bâtiments. Le reste, c’est juste de la plomberie. L’entretien des systèmes n’est pas contraignant. Tout fonctionne de manière autonome. Les micro-algues absorbent du CO2 (produit directement par l’immeuble, récupéré à l’échelle du quartier, ou encore de sites industriels tenus de traiter leurs rejets) en se nourrissant des nutriments des eaux usées, pour croitre par photosynthèse. Au cours de leur croissance, les algues libèrent des gaz, en particulier de l’hydrogène qui, une fois exploité au moyen d’une pile à combustible, produit une première source d’énergie. Le phytoplancton est ensuite désagrégé et séparé en deux éléments : de l’huile végétale qui, transformée localement, produira de l’énergie thermique et électrique ; et de la biomasse qui, une fois valorisée, constitue une troisième source énergétique. Notre véritable innovation, c’est de générer trois sources d’énergie à partir d’un même milieu, et de les exploiter localement en circuit fermé tout en restituant une eau nettoyée de tous ses effluents.