Le pilote est dans la Tour EDF

Sur le papier, l’équation semble plutôt facile. Un propriétaire (EDF), un locataire (EDF) et un facility manager (EDF via sa filiale Protertia, à 100 % EDF depuis 2008). « Cette situation originale nous permet d’être plus performants sur les résultats », insiste Nathalie Charles, directeur immobilier d’EDF. Dans les faits, l’histoire verte de la tour EDF à La Défense (58 000 m², 3 300 résidents) ne date pas d’avant-hier. Livrée il y a tout juste une décennie, cet objet architectural fait l’objet d’actions spécifiques depuis… 2001. Dans une démarche d’expérimentation, des contrôles sur l’eau et sur l’énergie permettent de jouer sur le levier des consommations. C’est aussi il y a une dizaine d’années que le groupe EDF lance son grand plan Action Planète, un outil de sensibilisation des collaborateurs. Des initiatives convergentes et qui portent leurs fruits. En 2009, la tour EDF – « la plus belle de La Défense » selon son directeur immobilier - figure parmi les huit premières opérations (et l’une des deux tours) certifiées HQE Exploitation. Certification qui vient de lui être renouvelée. Les résultats ne sont pas négligeables : en dix ans, la tour EDF a réalisé une économie de 45 % du volume de l’eau et de 15 % de l’énergie. Comment ? En équipant de mousseurs les sanitaires, en réglant les chasses d’eau, en rénovant la technologie des tours aéroréfrigérantes générant la climatisation... En installant des détecteurs de présence dans les sanitaires, en gérant l’éclairage de nuit, en optimisant les éclairages de bureaux, en coupant peu à peu la climatisation le soir pour l’énergie... Point de grande révolution mais des gestes simples et de bon sens qui ne font pas débat. En 2011, la tour EDF affiche, après dix ans d’exploitation au compteur, une consommation de 109 kW/m²/an, comparable aux tours qui sortent en livraison en 2011. Et à la clé, une économie de plusieurs centaines de milliers d’euros. Après l’eau et l’énergie, cap est mis sur la qualité de l’air et le tri des déchets. « En 2010, nous avons valorisé 350 kg de tubes fluo et 2 tonnes de déchets de bac à graisse », énumère Nathalie Charles.