Le Mapic vient de fermer ses portes. Que retenir du marché international des professionnels de l’immobilier de commerce ?
D’abord que le commerce physique n’est pas mort. Ni mort-vivant malgré un contexte économique qui se tend un peu partout en Europe. Malgré les craintes sur la consommation des ménages. Le retail bashing n’est plus.
Que le match entre commerce physique et commerce en ligne ressemble à de l’histoire ancienne. L’omnicanal se confirme comme le grand vainqueur, à l’exemple de cette enseigne de joaillerie espagnole présentée lors du French Summit, née sur Instagram il y a dix ans et qui va chercher à crever son plafond de verre en ouvrant des boutiques.
Que le commerce est pluriel. Des secteurs souffrent, au sein desquels des enseignes peuvent cartonner. D’autres décollent, à l’image du discount. Le signe d’une paupérisation de la clientèle dont il faudra suivre l’évolution et les impacts dans les loyers des foncières.
Que les négociations entre les enseignes et les bailleurs ne seront jamais un long fleuve tranquille. Toujours trop cher pour les uns. Pas assez pour les autres. Mais que le dialogue ne sera jamais rompu.
En parlant de dialogue, on retiendra qu’il devient impossible en France entre les professionnels immobiliers et les décideurs publics à l’heure où l’on nous parle de mixité d’usages, de la ville du quart d’heure, de la nécessité de refaire la ville sur la ville.
Une table-ronde sur le mixed-use animée par Business Immo dans le cadre du French Summit a viré au cri d’alarme de deux professionnels de renom – Antoine Frey, président fondateur de la foncière éponyme, et Philippe Journo, président fondateur de la Compagnie de Phalsbourg. Deux adeptes des concours et des projets complexes à qui l’on demande de grimper le mont « impossible », par la face « injonctions contradictoires », si possible à mains nues.
Résultat : tout le monde y met son grain de sel, les projets changent en permanence, l’engagement des élus devient aléatoire, les opérations trainent, le temps tourne et comme le temps c’est de l’argent, et que l’argent coûte maintenant cher, ce sont les bilans qui ne tournent plus.
Alors quand les professionnels disent stop, c’est toute une salle qui applaudit, comme pour manifester ce ras-le-bol face à des pouvoirs publics de plus en plus déconnectés de la réalité du terrain.
Si l’on veut vraiment faire une ville mixte et plurielle, il va falloir accélérer sur les mesures de simplification, arrêter de matraquer un secteur économique aussi clé que l’immobilier et restaurer la confiance entre les politiques et les acteurs privés. Sinon, ces derniers vont retourner dans leur couloir de nage.