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27 juin 2025 | 17:07 CET

La liquidité serait-elle (enfin) de retour dans l’immobilier ?

Cette semaine, Blackstone est entré en exclusivité pour signer auprès d’Union Investment le centre d’affaires Paris Trocadéro a révélé Business Immo. Une acquisition à plus de 700 M€ qui pourrait être non seulement le deal de l’année, mais aussi un signal fort pour le marché. Et ce, pour plusieurs raisons.

D’abord, c’est la preuve que la liquidité est toujours là. Et qu’elle est prête à s’investir sur un actif unitaire imposant. Pas moins d’une douzaine de prétendants se sont positionnés sur ce dossier. On n’avait pas vu un tel engouement pour un immeuble depuis la hausse brutale des taux d’intérêt. Sur les trois dernières années, seuls les acteurs du luxe avaient animé le marché de l’investissement immobilier dans la capitale, se concentrant sur quelques artères du Triangle d’or parisien. Des acquisitions aux valeurs parfois un peu folles, motivées uniquement par la volonté de soutenir leur cœur de métier.

Ensuite, que cette liquidité vient de grands gestionnaires d’actifs internationaux, en particulier anglo-saxons, ou des fonds souverains. Il suffit de balayer la liste des prétendants pour voir que les investisseurs domestiques sont aux abonnés absents. Pas d’institutionnel français au second tour. Pas de grandes SCPI non plus qui restent plus que jamais engluées dans leurs problèmes de liquidité.

Car si liquidité il y a, elle reste sélective et ne se pose encore que sur des objets exceptionnels. C’est le cas du centre d’affaires Paris Trocadéro qui, outre sa localisation, fonctionne presque comme un morceau de ville dans la ville. Avec une très forte composante de bureaux, mais dans le QCA, là où la demande reste prégnante, accompagnée de commerces et d’une cinquantaine de logements.

Ce qui est d’autant plus intéressant dans cette opération, c’est le potentiel de création de valeur qu’il reste à réaliser. Le centre d’affaires Paris Trocadéro a été rénové pour la dernière fois il y a dix ans et l’on peut penser légitimement qu’il y a un peu d’upside à aller chercher, quand bien même le prix ressort autour des 17 000 €/m².

Cela confirme une fois de plus l’impressionnante fragmentation du marché immobilier, entre des trophy assets sur lesquels convergent tous les capitaux, et des actifs périphériques sur lesquels se concentrent tous les maux.

La rareté n’a plus seulement une valeur. Elle a aussi un prix.