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12 juillet 2024 | 16:22 CET

Consensus

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Pour l’heure, le ciment ne coule plus. La construction de logements s’effondre inexorablement, accusant un recul de plus de 20 % des mises en chantier sur les 12 derniers mois, et de 15 % du nombre de permis de construire... (Adobe Stock)

Et si le logement était un sujet qui faisait consensus à l’heure où le paysage politique français n’aura jamais été aussi fracturé ? Olivier Salleron, le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), veut croire à la possibilité d’une « majorité autour du logement », arguant que « le bâtiment peut être le ciment d’une politique ».

Pour l’heure, le ciment ne coule plus. La construction de logements s’effondre inexorablement, accusant un recul de plus de 20 % des mises en chantier sur les 12 derniers mois, et de 15 % du nombre de permis de construire. Le cru 2024 s’annonce comme l’une des piquettes du siècle, avec une projection de seulement 260 000 logements construits. C’est moins qu’au plus fort de la crise des années 1990. C’est surtout un niveau de production que l’on avait plus vu depuis 1950, avec un ratio de 8 logements construits pour 1 000 ménages.

Évidemment, cela se traduit par des destructions d’emplois : -150 000 pour le bâtiment sur la période 2022-2025, et -300 000 si on englobe toute la filière immobilière et résidentielle. Bref, quand le bâtiment ne va pas, rien ne va. Sur ce constat au moins, il y a consensus. Et même mea culpa pour certains.

Ce sont les solutions avancées qui risquent de diviser. Elles sont de deux ordres. Financières d’un côté, avec en tête des demandes réitérées de rétablissement du prêt à taux zéro dans sa version initiale et d’un nouveau dispositif favorisant l’investissement locatif. Normatives de l’autre, avec une pause dans la mise en œuvre des réglementations environnementales et une adaptation de l’objectif zéro artificialisation nette. Les premières ont essuyé un refus net de l’ancien exécutif, et on imagine mal un revirement aussi rapide à la faveur de nouvelles alliances au Parlement. Les secondes risquent de crisper quelques composantes du Nouveau Front populaire.

C’est dans ce contexte qu’André Yché, l’ancien patron de CDC Habitat, a rendu son rapport sur la transformation des actifs. Le foncier de demain est assurément l’immeuble obsolète d’aujourd’hui. Ce qui pourrait faire consensus auprès des politiques, c’est sa proposition d’une nouvelle taxe sur la vacance des bureaux. Surtout si elle ne pèse pas sur les épaules des électeurs. Cela fera certainement débat au sein de la communauté immobilière. Et après tout, le débat est le sel de la démocratie.