Le 26 juillet s’ouvrent les Jeux olympiques à Paris. Un événement exceptionnel où tous les projecteurs seront braqués sur la capitale, porte d’entrée de la France. Au-delà de la compétition, un moment d’excellence, d’amitié, de respect, pour reprendre les valeurs de l’olympisme. Des valeurs qui mériteraient de dépasser le seul cadre des JO.
Malheureusement pour les Français, le nouveau calendrier électoral imposé par la dissolution de l’Assemblée nationale vient totalement occulter la préparation de cette fête. Quel que soit le résultat au soir du 7 juillet, on s’attend à un été chaud sur le front politique qui peut aboutir à un hiver sur le plan économique.
Autant se projeter dès à présent dans l’après-JO. Pas celui des retombées économiques, qui va inévitablement prêter le flanc à la polémique, mais celui de l’héritage pensé bien en amont. Les Jeux olympiques sont aussi un laboratoire de la ville de demain qui pré- figure les tendances à venir pour l’industrie immobilière. J’en retiendrais cinq (comme les anneaux olympiques).
Concentrer les investissements sur l’existant. 95% des infrastructures olympiques existent déjà. Il en va de même pour l’immobilier où l’avenir du marché – de tous les marchés – sera dans la rénovation, voire la restructuration du parc existant.
Assurer le défi climatique. À ce titre, le Village olympique se veut une vitrine de la ville bas carbone. Il sera d’autant plus intéressant de suivre le bilan carbone de ce nouveau quartier sur les premières années de son cycle de vie.
Respecter les délais. Force est de constater que la Solideo, le maître d’ouvrage, a livré en temps et en heure les équipements olympiques à son client, le CIO. Tout en essuyant deux périodes de confinements à la suite de la crise sanitaire et sans s’affranchir des aléas de la météo. Quand on veut, on peut.
Repenser la mixité. Là encore, on a su trouver les innovations réglementaires, juridiques, financières, techniques pour imaginer plusieurs usages dans la vie d’un bâtiment. Cela doit devenir une solution pour de nombreux acteurs immobiliers coincés dans le carcan monovalent de leurs actifs.
Investir massivement sur un territoire. En l’occurrence, l’un des départements les plus pauvres de l’Hexagone, mais aussi celui qui dispose le plus de ressources en capital humain (c’est-à-dire les jeunes) : la Seine-Saint-Denis. Pour l’heure, le marché immobilier n’achète pas ce dernier scénario. Mais tous les espoirs ne sont pas perdus. Les JO de Londres ont permis de régénérer des quartiers parmi les plus défavorisés de la capitale britannique et d’en faire de véritables destinations, à l’exemple de Stratford.