Ô Capitaine, mon capitaine

La première qualité de Robert Dagrassa, c’est sa fidélité. Envers l’entreprise qui l’a fait éclore mais aussi auprès des hommes et des femmes qui l’entourent. La seconde, c’est son empathie qui déborde parfois mais qui réchauffe tout le temps. Cette trajectoire, elle prend sa source dans l’Ariège. Ainé d’une fratrie de trois garçons, Robert Dagrassa se souvient dur comme fer de son enfance pauvre mais excessivement heureuse. Il est déjà le mélange d’une mère française et d’un père portugais qui n’a jamais voulu retourner au pays. Dans les champs ou à la montagne, le jeune garçon n’a pas vraiment le choix : il doit réussir. « A l’école, j’étais un peu le paria, l’étranger de service. Cela m’a donné une motivation énorme », insiste Robert Dagrassa qui ne nourrit pour autant aucun sentiment de revanche. La volonté chevillée au corps, le jeune homme passe tous les obstacles pour se retrouver aux portes de l’INSA dont il sort, en 1973, diplôme d’ingénieur en poche. « Pour la première fois, je vois mon père pleurer ». A partir de là, le timide maladif se mue alors en formidable capitaine d’équipe. Robert Dagrassa se découvre alors la passion des autres qui ne lui fera plus jamais défaut. Une époque bénie où il croise la route de sa future épouse, toulousaine de son état…mais aussi son premier job chez Castel et Fromaget spécialisée en construction métallique. Le jeune fiancé ne boude pas son plaisir même quand on l’envoie un an en Algérie. Mais déjà l’appel de la ville rose le gagne. Alors quand une entreprise du nom de Giraudie et Auffèvre passe une petite annonce pour recruter un ingénieur commercial, il sait qu’il est leur homme.