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31 janvier 2025 | 11:02 CET

L'hôtellerie française a tiré son épingle du jeu en 2024

Première édition du baromètre mensuel Business Immo/STR
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Au terme d’une année olympique qui les aura placés sous les feux de la rampe, tous les hôteliers français n’ont pas bénéficié des vents ayant porté le secteur en 2024. Dans la première édition de leur nouveau baromètre mensuel, Business Immo et STR détaillent les performances opérationnelles affichées au cours de la dernière année par l’industrie hôtelière tricolore.

L’hôtellerie française a connu « une année très riche en événements », mais affiche malgré tout « un bilan qui reste très contrasté », observe d’emblée Christina Choueifaty, Senior Account Manager chez STR. Aussi, là où Paris a vu son RevPAR évoluer de seulement 2,6 % au cours des 12 derniers mois, à 257,11 €, le revenu disponible par chambre a grimpé de 8,8 % sur le reste de l’Île-de-France, à 101,85 €.

De la même façon, certains marchés régionaux ont mieux tiré leur épingle du jeu que d’autres. Car là où les régions Provence-Alpes (+12,5 %) et Auvergne-Rhône-Alpes (+4,8 %) ont vu leurs revenus disponibles par chambre grimper respectivement à 163,91 € et 88,38 €, les régions Pays de la Loire et Centre (-3,4 %), Bretagne et Normandie (-1,6) déplorent des baisses de RevPAR.

« Certaines régions ayant accueilli des matchs de la Coupe du monde de rugby en 2023 ont vu leur activité diminuer, faussant les comparaisons annuelles, note cependant Christina Choueifaty. La façade atlantique a aussi souffert d’une météo défavorable en 2024. »

Un zoom sur la région parisienne révèle un portrait tout aussi contrasté. Certains sous-marchés voient en effet leur RevPAR croître de manière intéressante – Louvre/Marais (+5,5 %) , Champs-Élysées (+4,4 %) , Opéra/Grands Boulevards (+3,4 %) –, alors que d’autres voient leurs performances opérationnelles reculer significativement – Montmartre/Batignolles (-4,2 %) ; Paris Sud (-8,8 %).

« Les Jeux olympiques et les vacances de Noël ont été particulièrement profitables pour Paris, avec une forte hausse de la fréquentation sur les deux périodes, mais la fréquentation a été moins importante sur le reste de l’année, explique Christina Choueifaty. Des hôtels parisiens ont cependant réussi à s’en sortir et à maintenir leur RevPAR via une légère augmentation des prix. »

À l’échelle européenne, se focaliser sur la seule croissance du RevPAR peut laisser croire que Paris a marqué le pas sur les autres métropoles continentales. Après tout, la hausse de 2,6 % observée dans la capitale française paraît bien timorée par rapport aux +19 % de Madrid et d'Athènes, aux +16,7 % de Prague ou aux +12,5 % d’Édimbourg.

Il est cependant important de souligner que le RevPAR de 257,11 € enregistré à Paris est le plus élevé d’Europe. Loin derrière la Ville lumière, Londres (187,30 €), Zurich (173,86 €), Rome (172,38 €) et Athènes (161,10 €) viennent compléter le top 5 européen.

Une analyse des performances opérationnelles nationales révèle par ailleurs que l’augmentation de 4,8 % du revenu par chambre disponible observée dans l’Hexagone place la France en milieu de peloton : en fort retrait par rapport à des pays comme la Tchéquie (+14,9 %), la Grèce (+14,8 %), l’Espagne (+11,5 %) et la Hongrie (+11,5), mais devant des pays d’Europe du Nord tels que les Pays-Bas (-0,4 %), l’Irlande (+0,3 %), la Belgique (+2,4 %) et le Royaume-Uni (+2,6 %).

Pour autant, si le RevPAR tricolore (120,90 €) ne lui permet pas de terminer 2024 sur la plus haute marche du podium européen, comme l’a fait sa capitale, la France n’est néanmoins devancée en la matière que par la Suisse (170,89 €), la Grèce (157,37 €), l’Italie (154,32 €) et l’Irlande (132,86 €).

Autant d’indicateurs qui démontrent que l’industrie hôtelière française n’a pas à rougir de son année 2024. Des performances opérationnelles d’autant plus engageantes que Paris affichait en janvier une croissance des réservations prévisionnelles de 3,5 % sur les trois mois à venir par rapport à la même période en 2024. La capitale française n’est devancée en la matière que par Kiev (+5,7 %), Vienne (+4,6 %) et Copenhague (+4,2 %).

« Bien que le bilan de 2024 montre des signes de croissance dans certaines zones et segments du marché, il faut rester prudent pour assurer l’attractivité à long terme, surtout pour maintenir la compétitivité française face à des concurrents européens robustes, conclut Christina Choueifaty. L’enjeu vise à intégrer de manière cohérente l’innovation technologique, les pratiques durables et une grande adaptabilité pour se démarquer de la concurrence. »