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14 février 2025 | 15:51 CET

Produire plus pour gagner plus

Les promoteurs immobiliers ont-ils enfin mangé leur pain noir ? Les chiffres de production et de commercialisation de logements neufs en 2024 sont désastreux, à défaut d’être surprenants. Ils traduisent une erreur majeure de l’exécutif qui a cru que le seul jeu de l’offre et de la demande suffirait à faire baisser les prix et redonner du pouvoir d’achat aux Français.

La réalité, c’est que les promoteurs se sont retirés du marché faute de pouvoir réajuster sensiblement leurs prix de sortie dans un contexte de raréfaction foncière, de malthusianisme des élus locaux et de renforcement des normes. À l’impossible, nul n’est tenu.

Si l’on veut voir le verre à moitié plein, les professionnels nourrissent quelques espoirs à la lecture du projet de loi de finances pour 2025 et de quelques mesures qui ouvrent une fenêtre de tir pour faire revenir les ménages dans les bulles de vente. Extension du prêt à taux zéro. Exonération temporaire des donations pour l’achat d’un logement collectif neuf. Ouverture du dispositif LLI aux particuliers.

Ce n’est pas une fenêtre qu’il faut entrouvrir, mais la porte à double battant qu’il faut défoncer pour faire entrer massivement les investisseurs – privés comme institutionnels – dans le résidentiel.

Pourquoi ? Parce ce que la crise est inouïe. Il ne s’agit pas ici de sauver seulement les acteurs immobiliers, plutôt de loger les Français et de remplir les caisses de l’État. La demande a disparu, mais le besoin est là. Alors, le temps est venu de réparer les erreurs passées. Et pour ce faire, il faut produire !

Le gouvernement travailliste britannique, arrivé au pouvoir en juillet, annonce un vaste programme de construction présenté comme le plus important depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus de 100 sites à travers l'Angleterre ont été identifiés pour construire ces « nouvelles villes », chacun ayant le potentiel d'y créer « au moins 10 000 logements ». L’objectif du Premier ministre Keir Starmer est de construire 1,5 million de logements d'ici à 2030. Et de pallier « une décennie de déclin dans la construction de logements ».

En attendant une telle volonté politique en France, on pourrait faire confiance aux citoyens. Comment ? Par exemple en se décidant enfin à créer un statut du bailleur privé digne de ce nom. Pourvu qu’il soit pérenne, lisible et qu’il concerne aussi bien le logement neuf qu’ancien, et peut-être même tout l’immobilier. On sortirait de cette image mortifère de la rente pour comprendre que l’immobilier est un investissement productif.