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13 décembre 2024 | 15:34 CET

C’est le maître-mot de l’édition du Simi qui s’est tenue cette semaine à Paris. L’industrie immobilière entame un nouveau cycle ; celui de la transformation et de la reconversion plus que de la simple restructuration.

Transformation d’abord des actifs. Au-delà des débats autour du bureau bashing ou du bureau apocalypse, il s’agit de trouver une nouvelle vie à ces immeubles zombies qui se vident de leurs occupants ou qui ne tiennent debout qu’à la faveur d’un ou deux locataires. On évoque 2 millions de m² de friches tertiaires, 9 millions de m² non occupés, plus de 5 millions de m² vacants en Île-de-France.

Bref, trop de chiffres circulent pour avoir une lecture transparente du marché et quantifier le volume d’investissement que cette grande mutation nécessite. Le trop-plein de bureaux obsolètes ou en voie de l’être est acté par les investisseurs. Il s’agit de trouver les solutions opérationnelles. Car les capitaux sont là, à l’exemple de la dernière levée de fonds réalisée par Emerige et sa nouvelle filiale Emetam.

Mais si l’on veut transformer l’immobilier pour l’adapter à la demande, il va falloir transformer les modèles qui organisent encore aujourd’hui l’industrie immobilière. Et surtout, desserrer le carcan de normes qui paralyse tout ce pan de l’économie. On a senti pendant les trois jours de ce salon le ras-le-bol non seulement des opérateurs immobiliers, mais aussi, et c’est un peu plus nouveau, celui des territoires et des élus locaux. Et ce n’est pas parce qu’une grande partie de l’économie française est dans la même situation qu’il faut se rassurer.

La filière aura aussi besoin d’une transformation des mentalités qui passera d’abord par un autre regard porté par les décideurs publics. L’immobilier ne peut plus être cantonné à son rôle de vache à lait fiscale ou de symbole de la rente. Il est un outil au service de l’économie et des emplois. Il est aussi et surtout un service de première nécessité pour nos concitoyens. La mèche lente de la bombe sociale du logement est allumée depuis trop longtemps. Et tout le monde sait que cela va exploser.

Enfin, l’industrie immobilière doit aussi faire sa révolution. D’une économie de loyers, elle doit passer à une économie d’usages. Dans ce nouveau cycle qui s’ouvre, il va falloir aller chercher la performance avec les dents. On s’interrogera ensuite sur le niveau des TRI ou sur la répartition de la création de valeur. S’il y en a.