« C’est une véritable opportunité pour l'assainissement de la situation financière de MRM »

Business Immo : Est-ce une vente forcée ? Si oui, quel est le plan de sauvetage ? Si non, comment est née cette opportunité ?
Jacques Blanchard :Non, il ne s’agit pas d’un schéma de vente forcée puisque ce protocole d’investissement, qui permet une augmentation des fonds propres de MRM avec l'entrée de SCOR à son capital, est l’aboutissement d’un long travail que nous avons entrepris depuis plus de 18 mois. Mais, peut-être faut-il rappeler ici la genèse du projet MRM, foncière née toute fin 2007 des apports d’actifs de deux fonds d’investissements créés par CBRE Global Investors et positionnés sur le segment valeur ajoutée, l’un spécialisé en bureaux et l’autre en commerces. Ayant adopté le statut SIIC début 2008, dotée d’un patrimoine d’une valeur de plus de 450 M€, MRM avait un projet de création de valeur ambitieux qui passait par un recours au marché pour lever de nouveaux capitaux, poursuivre les investissements tout en réduisant la LTV. Le contexte s'étant brusquement dégradé à partir de mi-2008, cette opération n'a pu être menée à bien. A partir de fin 2008, nous avons donc adapté nos opérations immobilières et procédé à d'importantes cessions pour financer les investissements les plus pertinents, tout en travaillant sur nos échéances bancaires, les unes après les autres. Mi-2011, nous avions déjà réalisé la plupart du travail. A cette date, notre endettement était toujours très élevé, mais nous avions un peu temps devant nous pour trouver une solution pérenne pour MRM puisque les échéances de notre dette bancaire et obligataire les plus proches étaient fin 2013. Le Conseil d'administration de MRM a alors mandaté BNP Paribas comme banque conseil pour cette mission. Le contexte de marché difficile l’a rendu plus longue que prévu et il s’ensuit aujourd’hui cet accord avec SCOR dont nous sommes très satisfaits. C’est en effet une véritable opportunité pour MRM, ses actionnaires et ses obligataires, tant sur le plan de l'assainissement de la situation financière, qui résultera de la restructuration du passif obligataire et bancaire ainsi que du renforcement des fonds propres, que sur le plan stratégique.