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13 juin 2025 | 15:02 CET

L’immobilier reste la première industrie de France. Une industrie ignorée. Une industrie snobée au plus haut niveau par l’exécutif. Une industrie malmenée par la voracité fiscale d’un État outre-dépensier.

Une industrie qui pèse pourtant 10,2 % du PIB, rappelle la 9e édition du Panorama de l’immobilier et de la ville réalisée par EY et la Fondation Palladio, et à laquelle Business Immo a contribué au lancement.

Mais voilà, quelle que soit sa résilience, l’immobilier n’est pas une industrie immunisée. La crise que la filière traverse se traduit par une chute de 1,2 % de sa valeur ajoutée en 2024 quand le PIB progressait de 1,1 %. Pour certains secteurs, c’est « Massacre à la tronçonneuse ». La promotion dégringole de 13 % et le secteur enregistre une explosion de 150 % des défaillances d’entreprises.

La crise, elle se paye aussi au niveau de l’emploi. Rappelons que la filière reste le premier employeur de France, avec 2,4 millions de collaborateurs. Mais les effectifs ont reculé de 1,3 % l’an passé, et même fondu plus intensément dans la promotion (-5,1 %) ou encore dans la commercialisation (-3,5 %). La conséquence inévitable d’une attrition du marché.

L’état des lieux n’est guère surprenant pour les professionnels qui n’ont cessé d’alerter les pouvoirs publics ces dernières années. Devant le silence assourdissant qu’on leur oppose et l’absence de politique cohérente, les quelque 400 dirigeants interrogés se montrent assez dubitatifs sur l’avenir de la filière immobilière.

Il se conjuguera par la consolidation et la mutation.

Consolidation, c’est d’abord stopper l’hémorragie avant le rebond. Ainsi, seulement 58 % des dirigeants envisagent de recruter dans les trois prochaines années. C’est faire preuve d’une certaine, peut-être même d’une extrême prudence.

Mutation, c’est de projeter, sur le long terme, son métier, son activité, sa stratégie, sa proposition de valeur dans la fabrique d’une ville qui doit enclencher le virage de la décarbonation. Quel que soit le cycle économique.

Les pistes sont identifiées : densification urbaine, intensification des usages et innovation dans la construction comme dans la restructuration.

Il faudrait maintenant créer les conditions légales, réglementaires, fiscales pour libérer les capitaux qui ne demandent qu’à s’investir sur ces biens de première nécessité pour les citoyens comme pour les agents économiques.