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11 avril 2025 | 15:43 CET

Recherche reprise désespérément

Tout investisseur est devenu aujourd’hui un aventurier à la recherche de signaux de reprise. Dans l’immobilier, les statistiques du 1er trimestre confirment un marché de l’investissement toujours aussi erratique.

Les volumes d’engagement en immobilier d’entreprise bondissent sur les trois premiers mois de l’année, mais au regard d’un marché atone l’an passé. Il suffit de deux ou trois transactions d’envergure – à l’exemple du deal entre Ardian et Kering – pour faire valser les statistiques. L’attrition des volumes d’investissement semble durable.

Ce ne sont pas tant les liquidités qui manquent que les produits. À commencer par le bureau, qui permet de déployer massivement des capitaux. Que nous dit le marché au 1er trimestre ?

Que, malgré tout, le bureau reste la première classe d’actifs des investisseurs avec 1,4 Md€ d’engagement. Mais que seulement trois transactions de plus de 100 M€ ont été actées. Cela reste bien maigre pour un secteur qui a servi de colonne vertébrale à l’industrie immobilière.

Le rebond, car rebond il y aura, devrait rester modeste. Il suffit de regarder les données outre-Atlantique. L’an passé, il s’est investi près de 43 Mds$ aux États-Unis selon CoStar, soit une progression de 22 % d’une année à l’autre. Nous sommes loin des années fastes – ou des années folles – où les volumes dépassaient allègrement les 100 Mds$.

D’autant que dans les intentions d’allocation, le bureau n’est tout à fait revenu en odeur de sainteté. En particulier chez les investisseurs non européens, où seulement 36 % veulent encore une exposition au bureau, comme le révèle le dernier baromètre de l’Inrev.

On lui préfère des stratégies « beds & sheds ». Littéralement, « des lits et des hangars ». Autrement dit, du résidentiel, de l’hospitality et de la logistique sous toutes ses formes. C’était d’ailleurs le pari qu’ont fait les 300 participants à notre dernière édition de BIG UP lorsque nous les avons interrogés sur leurs secteurs privilégiés.

L’immobilier est pluriel, divers, granulaire, complexe. Tout le défi des investisseurs qui veulent construire un portefeuille performant, et pas seulement résilient, sera de se positionner sur les actifs gagnants. Et ne pas se contenter de passer d’une mode à une autre juste pour ressembler à son voisin.