Des projets reportés dans toute l’Europe

2009 marque la première année de régression des projets commerciaux en Europe. A l’échelle du panel d’Eurélia* (14 pays), leur nombre recule de 1 956 à 1 849 (pour 34 millions de m²). La France conserve de loin la première place, avec 730 projets en stock pour près de 7,7 millions de m² GLA contre 738 l’an dernier pour 8,7 millions de m².
Des chiffres qui ne reflètent pas néanmoins le profond malaise du marché : Eurélia et Procos ont pour cela mesuré la « réalité des ouvertures »… et constaté le décalage de nombreux projets. « Nombre de projets sont reportés sur 2012 et au-delà », note Michel Pazoumian, président d’Eurélia et délégué général de Procos**. Ainsi en France, sur 730 opérations, 240 devraient ouvrir leurs portes entre fin 2009 et l’année 2010, et 110 sont attendus en 2011. Et parmi les 182 projets recensés en Espagne, seulement 44 ouvertures sont annoncées d’ici 2011.
« Selon les pays, le creux des ouvertures interviendra en 2010 ou en 2011 », ajoute Nathalie Dubreu, qui dirige Eurélia. L’Espagne et le Portugal apparaissent comme les pays les plus touchés par la crise et s’orientent vers un sérieux coup de frein. Les ouvertures y sont repoussées en 2011 et 2012, « sans garantie sur ces dates ». Les projets allemands, essentiellement concentrés dans les villes moyennes, font face à des « montages financiers, plus longs et plus complexes qui génèrent des reports de date de deux ans généralement, voire l’annulation de projet », relèvent les fédérations de commerçants.
L’Italie voit ses projets commerciaux glisser vers 2011-2012, du fait de difficultés de financement et de la frilosité des mairies face à la profusion d’opérations. De son côté, la Pologne reste un grand pourvoyeur de projets, avec 218 unités recensées. Mais le développement polonais ralentit, nombre de projets étant gelés ou reportés. En cause : un financement contrarié, et des défauts de paiement (actuels et anticipés) des locataires, nouvelle source d’inquiétudes pour les investisseurs.