Le « prime » ou rien d’autre. La semaine a été marquée par l’annonce de quelques deals significatifs d’un marché de l’immobilier tertiaire qui ne demande qu’à repartir. Des transactions évidemment parisiennes. Des transactions qui portent sur des actifs « prime ».
À la location d’abord. JP Morgan a attendu le grand raout de Choose France pour officialiser son arrivée au 37 place du Marché-Saint-Honoré dans un immeuble de 17 000 m² qui sera entièrement restructuré. Une transaction révélée en avant-première dans les colonnes de Business Immo. La banque américaine y signe sur la base d’un loyer record de 1 200 €/m²/an qui accentue encore un peu plus la dichotomie du marché des bureaux.
C’est très certainement ce genre de clients que Gecina va aller chercher en remettant 30 à 40 M€ de capex dans le Solstys, l’ancien siège de Nexity acheté à plus de 13 000 €/m². Là encore, une transaction annoncée en exclusivité par Business Immo qui pourrait être LE deal de l’année à Paris. Sauf si Union Investment trouve un acquéreur pour le centre d’affaires Paris Trocadéro.
Les investisseurs n’ont d’yeux que pour le « prime ». Ce qui vaut pour le bureau s’étend à bien d’autres classes d’actifs. Dans le résidentiel, l’hôtellerie ou encore le commerce, le marché de l’investissement est tiré davantage par le core que le distress.
Et cet appétit dépasse le cadre des institutionnels. Une étude de Knight Frank montre que les investisseurs privés, à commencer par les plus fortunés, aiment l’immobilier. Plus particulièrement l’immobilier « prime ». Un peu moins de la moitié des 150 family offices interrogés par le conseil veulent augmenter leur allocation à l’immobilier. Et leur appétit se concentre sur les belles adresses. « Un des traits communs de leurs acquisitions est la recherche d'actifs de grande qualité, que l'on peut définir comme le "prime" ou l'"ultra-prime" », observe Magali Marton.
Le marché immobilier se fracture chaque jour un peu plus, entre des actifs et des adresses sur lesquels les valeurs résistent, parfois même décollent, et d’autres qui dévissent, parfois même s’effondrent.
Le « prime », quand on le valorise peu ou prou au rendement de l’OAT 10 ans, c’est le prix de la liquidité pour les uns, celui de la rareté pour d’autres. Les deux vont souvent de pair.