Les gestionnaires de SCPI vont pouvoir mesurer leur attractivité auprès des professionnels de la gestion de patrimoine la semaine prochaine à l’occasion du salon Patrimonia. Un nouveau stress test grandeur nature auprès de leurs prescripteurs qui arrive dans un momentum encore vivace de « SCPI bashing ».
Depuis 18 mois, le paysage de l’épargne immobilière semble assez binaire de prime abord. D’un côté, des SCPI historiques engluées dans une spirale déflationniste du prix des parts et confrontées à de véritables défis de liquidité au regard du volume de parts en attente de cession.
De l’autre, de nouvelles SCPI, vierges de tout patrimoine, partant d’une feuille blanche et arrivant sur le marché de l’investissement avec une nouvelle grille de valeurs. Les sociétés de gestion historiques ne s’y trompent pas et n’hésitent pas à lancer leurs néo-SCPI, à l’instar du tout dernier véhicule de La Française.
Il semble difficile que les nouvelles SCPI puissent durablement prospérer si les historiques périclitent. L’investissement est toujours une question de confiance et celle-ci peut être assez vite entamée si la situation des mauvais élèves de la classe ne s’améliore pas rapidement. Le petit jeu qui consiste à flécher la collecte du nouvel épargnant et rembourser celui qui veut sortir ne peut être que provisoire.
Pour sortir de cette spirale négative, la baisse des taux d’intérêt sera nécessaire afin de rétablir une prime de risque plus favorable à l’immobilier. Mais elle ne sera pas suffisante. Il faudra mettre les mains dans… le sous-jacent. À commencer par le bureau en périphérie parisienne, qui a souvent constitué le fond de tarte de beaucoup de SCPI diversifiées.
En même temps, il faut préparer la sortie de crise. Les SCPI doivent gagner en souplesse à la faveur de quelques ajustements techniques. L’ordonnance du 3 juillet va dans le bon sens, leur ouvrant la possibilité d’investir dans des équipements nécessaires à l'exploitation des biens et des systèmes de production d'énergies renouvelables. Cela va procurer quelques revenus complémentaires.
Il faudrait aussi donner plus d’agilité aux sociétés de gestion en les libérant de l’obligation de ne vendre des immeubles que s’ils sont détenus depuis plus de cinq ans, et dans la limite de 15 % du patrimoine de la SCPI. Et peut-être aussi de mieux réglementer, à tout le moins d’informer, quand il y une cohabitation entre particuliers et institutionnels au sein d’un même véhicule.
Reset ou restore ? Les deux, mon général. On ne veut pas croire un instant que le million d’épargnants français puisse jeter les SCPI avec l’eau du bain.