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15 juillet 2024 | 14:59 CET

L’intelligence artificielle révolutionne les règles de gestion et d’utilisation

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L’IA est présentée comme un puissant levier de transformation de l’économie et des usages. (DR)
Par Jean-Marc Vauguier, président de Z#BRE

L’IA est présentée comme un puissant levier de transformation de l’économie et des usages. C’est aussi le cas dans l’immobilier de bureaux. Focus sur ce champ des possibles qui s’ouvre tant pour les utilisateurs que pour les bailleurs.

L’IA une révolution, comme internet il y a 30 ans

Chaque année, des dizaines de milliards de dollars sont investis dans le développement de nouveaux modules d’IA et de ses besoins associés (infrastructures cloud, micro-processeurs…). Toutes les grandes entreprises de la Tech se mobilisent, au même titre que les États les plus avancés sur le sujet. Et nous sommes à l’aube d’une nouvelle révolution, à l’image de celle que l’on a connue avec Internet, il y a 30 ans.

Car en se démocratisant, l’intelligence artificielle va engendrer une rupture dans tous les secteurs de l’économie, grâce à la combinaison des nombreuses innovations technologiques (évolution des puissances de calcul, capacité de collecte de données, développement de l’internet des objets…), des nouveaux gisements de data identifiés et des cas d’usage sans limites d’application.

L’IA, créatrice de valeur pour les bailleurs et les locataires

Dans le domaine spécifique de l’immobilier de bureaux, l’IA s’apprête à modifier en profondeur la façon d’envisager leur gestion et leur utilisation, avec, à la clé, de la création de valeur pour les deux parties, investisseurs-bailleurs comme locataires. Une bonne nouvelle dans un contexte mondial compliqué pour ces actifs.

Comment l’IA va-t-elle permettre une création de valeur ?

Des investisseurs-bailleurs aptes à anticiper sur une très longue période la vie et le coût de leurs actifs immobiliers 

L’IA va permettre aux bailleurs de gérer leurs immeubles de bureaux de façon dynamique et très fine sur le long terme. Les asset managers pourront anticiper avec précision les taux d’utilisation des immeubles dans le temps, identifier les risques de vacance des locataires, prévoir les besoins en matière de consommation de services, identifier les actifs sous gestion qui sont en perdition… et détecter des leviers de revalorisation d’un immeuble. Le pilotage de la politique d’investissements socialement responsables (ISR) sera facilité par l’IA prédictive, notamment sur le plan du maintien en bon état des lieux et des économies d’énergies et de la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre. Le pilotage automatisé des dépenses énergétiques des bâtiments est un enjeu que le mariage jumeau numérique (BIM)/IA optimise.

Une plus-value intéressante concerne aussi la maintenance prédictive possible grâce à l’IA. Celle-ci permet d’anticiper l’apparition de dysfonctionnements dans les bâtiments, évitant des désagréments pour le locataire et des réparations coûteuses. Piloter ainsi le bâtiment, au plus près, permet de réduire les aléas, et donc les coûts.

Des entreprises locataires capables d’adapter au jour le jour leurs besoins en espaces de travail, et minimisant leurs coûts sans reculer sur le confort des utilisateurs

L’IA va permettre aux locataires de gérer également beaucoup plus activement des bureaux évolutifs, pour optimiser les coûts, tout en augmentant le confort des utilisateurs. Ayant accès à des données liées à l’utilisation des espaces et à des outils d’aide à la décision de pointe, les directions immobilières des entreprises seront en mesure de générer des diagnostics détaillés et des recommandations stratégiques. Cette approche permettra d’optimiser l’allocation des ressources, de minimiser les coûts superflus et de maximiser la valeur des investissements de l’entreprise. En déployant une véritable capacité à collecter de l’information sur l’usage qu’elle a de ses locaux, couplée à de l’IA, l’entreprise connaît son utilisateur et ses besoins, et traque les m² non utilisés (ce sont ceux qui coûtent le plus cher !) : l’IA va, par exemple, établir des prospectives sur la façon d’utiliser les locaux, en tenant compte du paramètre énergie. La solution de réduction des m² loués peut ressortir, tout comme le conseil de fermer un étage (et son chauffage ou sa climatisation) une journée par semaine, par exemple, ou encore de regrouper certains services sur un espace, car leurs équipes travaillent en décalé... En résumé, ces nouvelles fonctionnalités offriront les moyens nécessaires à une gestion proactive et adaptative en simulant différents scénarii de gestion.

Les directions des ressources humaines et financières collaboreront évidemment plus étroitement en utilisant ces outils pour évaluer différentes hypothèses d’occupation des locaux. Ils pourront ainsi simuler le compromis idéal entre les politiques de télétravail et la présence sur site des collaborateurs, l’objectif étant de trouver un équilibre optimal qui favorise la productivité et le bien-être des employés, tout en maîtrisant les coûts immobiliers.

Grâce à cette approche, les comités exécutifs seront en mesure d’animer les directions d’entreprises en créant des simulations et en partageant des réflexions afin de mieux gérer les impacts de leurs décisions. Ils seront mieux équipés pour prendre des décisions éclairées et alignées avec leurs objectifs stratégiques et financiers.