L’IA est sur toutes les lèvres. Dans tous les pitchs. Sur toutes les présentations. Pas un acteur économique ne laisse l’IA de côté dans ses projections, quand bien même il peine à en déterminer les contours exacts.
Car autant être franc, il y a presque autant de visions de l’IA que d’individus. Chacun en a sa perception, sa propre utilisation, ses intérêts, ses craintes... En dehors des spécialistes, personne n’a réellement sérié les conséquences et les débouchés de l’IA.
En revanche, tout le monde a compris que l’IA – une révolution aussi importante que l’imprimerie ou qu’internet, nous assure-t-on – va profondément bouleverser nos vies, en commençant par transformer l’organisation des entreprises.
Quand ? Maintenant. Comment ? En libérant du temps pour des tâches à plus forte valeur ajoutée. Avec quelles conséquences ? Tous les scénarii sont sur la table. Des plus anxiogènes qui anticipent la disparition de centaines de millions d’emplois, jusqu’aux plus optimistes qui promettent un surcroît de croissance économique mondiale.
L’IA va aussi transformer l’immobilier. Dans ses métiers d’abord. On pense à l’automatisation de certaines tâches répétitives qui doit améliorer la productivité d’une grande partie de la chaîne de valeur de la filière. Mais surtout, au potentiel que des algorithmes pourraient offrir dans la prédictibilité, à commencer par celle de la valeur d’un actif. De là à remplacer l’expert ou le conseil, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas. « L’IA prédit le passé », nous rappelle Hubert Béroche dans le grand entretien qu’il nous a accordé.
L’IA va impacter l’offre immobilière. On pense bien sûr au bureau qui, longtemps conçu pour répondre à une organisation du travail tertiaire héritée du fordisme, va devoir s’adapter à la transformation, voire la disparition progressive d’emplois de bureau à faible valeur ajoutée. En contrepartie, c’est la promesse d’un immeuble « augmenté » pour répondre aux besoins croissants d’emplois à forte valeur ajoutée.
Nous entrons clairement au début d’un processus schumpétérien. Un processus que l’on a essayé de mesurer sous tous les angles dans le dossier de ce magazine. C’est la phase de destruction de valeur qui risque d’être douloureuse pour certains. Notez qu’elle a déjà démarré sans attendre l’avènement de ChatGPT ou de Copilot.