On attendait le rebond. On continue de voir le plongeon. Le bureau reste un caillou dans la chaussure de nombreux investisseurs. Et si les brokers annoncent l’arrivée de nouveaux acteurs sur ce segment de marché, ce sont avant tout des profils de risque value-added, voire opportunistes, qui pointent le bout de leur nez en 2025. D’ailleurs, l’absence de transactions phares sur du bureau en Première couronne parisienne au dernier trimestre 2024 semble indiquer que les actifs n'étaient pas encore au prix.
C’est donc sans réelle surprise que les grandes SCPI exposées au bureau ont annoncé de nouvelles baisses de prix de parts. Les corrections, certes plus modestes, des valeurs d’expertise montrent que cette classe d’actifs n’arrive pas à sortir de la crise. À l’exception pour l’instant de Paris. La polarisation du marché y devient même caricaturale. À la gentrification tertiaire qui bat son plein dans la capitale répond une paupérisation de la périphérie.
Ceux qui ont fait un pas de côté payent cher une politique d’acquisition ciblant de grands ensembles tertiaires en Première couronne parisienne, utilisant l’effet de levier de la dette et concentrant ses investissements sur la rénovation des actifs. À l’image de Præmia REIM (ex-Primonial) qui vient de communiquer ses performances pour 2024. Le bilan est lourd. Illustration avec la SCPI Primopierre, dont la valorisation chute de 43 % depuis le retournement du marché.
Il ne s’agit pas ici de critiquer une stratégie – jugée autrefois gagnante – et qui était la norme chez nombre d’investisseurs avant le Covid. On a beau jeu de refaire le match. Mais plutôt de s’interroger sur les conséquences pour l’attractivité du véhicule d’investissement immobilier préféré des Français : la SCPI.
Il ne faudrait pas qu’en rejetant le bureau, on jette aussi tout un pan de l’épargne immobilière des ménages constituée ces dernières années.
Toutes les sociétés de gestion de portefeuille attendent avec impatience les statistiques de collecte nette des SCPI pour 2024. Divisée par deux, celle-ci s’élevait encore à 2,5 Mds€ au 3e trimestre. Signe que les Français ont toujours une pierre dans le ventre. Mais pas n’importe quelle pierre. Plus de 80 % de la collecte s’est fléchée sur des actifs de diversification. Entendez par là, pas de bureau. Enfin, pas que du bureau.