« Notre ambition est de couvrir entre 10 et 15 % du marché du conseil en financement »

Business Immo : Jones Lang LaSalle vient de lancer un nouveau département de conseil en financement. Quelles sont les raisons qui motivent cette création ? Quelle est votre analyse sur le marché français du financement ?
Cyril Hoyaux : Cinq ans après la faillite de Lehman Brothers, le marché de la dette a fortement évolué. Il évolue encore tous les jours notamment sous la contrainte de la règlementation Bâle 3. Aujourd’hui, force est de constater que ce marché s’est profondément segmenté avec l’émergence ou le retrait de plusieurs acteurs : les prêteurs (les banques) qui revoient leur politique d’octroi, les assureurs qui procurent des financements longs mais souvent peu flexibles, les banques allemandes principalement focalisés sur le financement d‘actifs core et désormais des fonds d’investissement qui lancent des véhicules dédiés à la dette immobilière. Les banques françaises, même si elles ont fermé des pans entiers de leur activité, sont encore très présentes. Aujourd’hui, le monde du financement est devenu très complexe et l’investisseur-emprunteur peut ne plus savoir où donner de la tête dans ce kaléidoscope.
Le département « debt advisory » de Jones Lang LaSalle que nous venons de créer a une vision claire de cette segmentation qui évolue au fil des trimestres et de ses acteurs. Certes, nous ne sommes pas les premiers à nous lancer sur ce marché. Nous estimons néanmoins qu’il peut s’agir d’un avantage… Nous nous positionnons en tant que conseils exclusifs des emprunteurs, ce qui représente une particularité sur le marché. Nous n’avons donc pas vocation à faire de l’origination externalisée pour le compte de prêteurs, contrairement à d’autres conseils.