Comment les SIIC adaptent leur stratégie au choc Internet

Jamais le commerce et la Bourse n’ont fait aussi bon ménage depuis l’avènement du statut SIIC. Booster pour l’ensemble de l’industrie immobilière, le statut a été un véritable catalyseur en immobilier de commerce. Le commerce et les centres commerciaux représentent plus de 40 % du patrimoine des SIIC à fin 2010, soit plus de 14 millions de m², et totalisent près de 43 Mds€ en valeur d’actifs. La seule foncière du CAC 40 – « la PME du CAC » comme s’en amuse Guillaume Poitrinal – n’est autre que le champion d’Europe des centres commerciaux, Unibail-Rodamco. Au niveau européen, le commerce pèse presqu’autant que le bureau dans le patrimoine des foncières à 77 Mds€, totalisant également 40 % des actifs détenus par des sociétés immobilières cotées. La Bourse est non seulement une vitrine pour ces foncières, mais également pour l’ensemble d’un secteur d’activités. Lequel est devenu le chouchou des analystes financiers. Y compris chez les Britanniques, comme John Lutzius, fondateur du cabinet de conseil Green Street Advisors, qui estime que les SIIC spécialisées dans le commerce offrent un couple rendement/risque plus attractif que celles investies dans le bureau. Alors même que la consommation patine en Europe, dans l’attente d’hypothétiques plans de croissance, le secteur de l’immobilier commercial reste encore plébiscité par les investisseurs. L’arrivée de Simon Property dans le capital de Klépierre, en pompier de BNP Paribas à la recherche de fonds propres, montre la liquidité du secteur. Le géant américain y a investi 1,5 Md€ pour prendre 28 % du capital de la SIIC.La capacité des foncières cotées à lever des capitaux sur le marché obligataire est aussi un autre signe de la résilience du modèle. Même dans une période de décote de leurs cours par rapport à leur actif net réévalué. A ce jeu, Unibail-Rodamco reste un cran devant tout le monde, reflet d’une meilleure notation. La seule SIIC du CAC 40 a ainsi pu lever 1,75 Md€ sur ses trois dernières émissions, avec un coupon record à 3,1 % sur la dernière. Mercialys a également montré sa capacité à lever des capitaux, avec une émission obligataire de 650 M€ bouclée en mars dernier, qui suivait la signature d’un accord de financement de 1,2 Md€ conclu en période de resserrement du crédit immobilier.